Qu’est-ce que la déprescription ?
La déprescription est la réduction de dose ou la cessation d’un médicament qui n’a plus d’effet bénéfique ou qui risque de nuire au patient. La déprescription est un processus planifié et supervisé. Le but de la déprescription est de maintenir ou d'améliorer la qualité de vie.
LA DÉPRESCRIPTION DOIT TOUJOURS ÊTRE FAITE EN COLLABORATION AVEC VOTRE MÉDECIN, votre infirmière ou VOTRE PHARMACIEN.
Pourquoi déprescrire ?
Les médicaments sont essentiels pour traiter les maladies et soulager des symptômes (par exemple, la fièvre ou la douleur). Mais en vieillissant, notre corps et notre état de santé changent. Ce qui était bénéfique pour la santé à un certain moment peut ne plus l'être plus tard dans la vie, et les médicaments ne font pas exception. Les médicaments peuvent causer des effets secondaires et des interactions médicamenteuses. Des exemples d'effets néfastes possibles sont les chutes, les problèmes de mémoire, les hospitalisations et les décès.
Pour s’assurer de maximiser les bénéfices de nos médicaments et réduire les risques d’effets néfastes, il est important de prendre rendez-vous régulièrement avec un professionnel de la santé afin de réévaluer ses médicaments et déterminer si la déprescription est possible. On pourrait demander : pourquoi le médicament a-t-il été débuté ? Y a-t-il un plan de suivi des effets secondaires ? Devrions-nous envisager de diminuer la dose ou d'arrêter certains médicaments ?
Consultez nos astuces qui aident à entamer la conversation avec un professionnel de la santé.
Les médicaments et le vieillissement
En vieillissant, les changements corporels nous rendent plus sensibles aux médicaments :
Le cerveau devient plus sensible aux effets des médicaments.
Les médicaments s’éliminent moins vite de notre corps, parce que nous avons moins de muscles et plus de graisse.
Notre foie et nos reins ne traitent plus les médicaments aussi efficacement.
Notre corps contient moins d’eau et les médicaments peuvent devenir plus concentrés.
Le saviez-vous ?
71 % des aînés canadiens sont prêts à arrêter un médicament si leur médecin leur disait que c’est possible (Sirois et al. 2017).
Certains médicaments sont-ils plus à risque d’effets néfastes que d'autres ?
Certains médicaments sont considérés comme à risque d’effets néfastes chez les personnes de plus de 65 ans. Ces médicaments sont également identifiés comme étant potentiellement inappropriés.
Un médicament est jugé potentiellement inapproprié lorsque les risques dépassent les bénéfices et qu'il existe une thérapie médicamenteuse ou non médicamenteuse plus sécuritaire pour traiter ce problème de santé. Les risques associés aux médicaments sont variables : problèmes de mémoire, chutes et fractures en sont quelques exemples.
Voici une liste de quelques médicaments considérés comme étant à risque d’effets néfastes chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Suivez les liens suivants pour plus d'informations sur ces médicaments et des alternatives plus sécuritaires:
Les antipsychotiques lorsqu’utilisés comme somnifères ou pour traiter les symptômes psychologiques et comportementaux de la démence, par exemple la quétiapine (Seroquel®) ou la rispéridone (Risperdal®)
Les somnifères ou médicaments contre l’anxiété tel que le lorazépam (Ativan®), le zopiclone (Imovane®) ou le zolpidem (Sublinox®)
Les médicaments antidiabétiques à action prolongée utilisés pour traiter le diabète de type 2 tel que le glyburide (DiaBeta®)
Les médicaments contre les allergies et les démangeaisons (antihistaminiques de première génération) tel que la diphenhydramine (Benadryl®)
Les médicaments contre le reflux gastrique : inhibiteurs de la pompe à protons tel que le pantoprazole (Pantoloc®)
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens tels que l’ibuprofène (Advil®) ou le naproxène (Aleve®)
Les médicaments opioïdes contre la douleur chronique comme la morphine (Statex®) ou l’oxycodone (OxyNeo®)
Les médicaments à risque d’effets néfastes coûtent cher :
419 millions de dollars sont dépensés à chaque année pour des médicaments à risque d’effets néfastes chez les aînés canadiens.
1,4 milliard de dollars sont dépensés par année en soins médicaux pour traiter les effets néfastes de ces médicaments chez les aînés canadiens. (Morgan et al. 2016)
Aînés qui prennent au moins un médicament à risque d’effets néfastes au Canada
(Source: Morgan et al. 2016)
31% des hommes et 42% des femmes de 65 ans et plus prennent au moins un médicament à risque. Pour les gens de plus de 85 ans, 39% des hommes et 47% des femmes prennent au moins un médicament à risque.